Un témoignage et un hommage à une grande Dame de la diplomatie ivoirienne et internationale. Il s’agit de toute évidence de feue SE KABA Diénébou née CAMARA, anciennement en poste au Canada et décédée le 28 Décembre 2008 à Abidjan.

Diplomate émérite pleine de talent et de courage, j’ai connu SE feue KABA Diénébou à Génève lorsque j’étais étudiante dans cette belle cité alors qu’elle effectuait son stage de formation à notre Représentation Diplomatique auprès des Nations -Unies et venait de donner naissance à son fils DAYE. Grande soeur, comme je l’appelais affectueusement, ce qu’elle me rendait avec beaucoup d’humilité, fut l’une des pionnières de la diplomatie ivoirienne moderne et a contribué à en poser les jalons en ce qui concerne les femmes.

Diplomate de haut vol alliant la beauté , l’intelligence et l’élégance qui sied à cette profession de prestige, humble, travailleuse, courageuse, elle me disait lors de certains de nos entretiens, quand j’ai décidé d’embrasser la carrière diplomatique :

"Petite soeur, le succès est au bout de l’effort et rien ne m’a été concédé gratuitement quand j’ai porté mon choix sur la fonction diplomatique naguère occupée principalement par la gente masculine. Alors accroches-toi à certaines valeurs que les parents t’ont léguées et que j’ai eu le temps et l’occasion d’observer chez toi."

Il s’agit notamment du travail bien fait , de la disponibilité , de l’humilité , de la discipline , du courage , de la générosité , de la dignité face à toutes épreuves, qualités qui , du reste , constituent le socle de l’éducation que tout un chacun reçoit et dont il faut savoir faire usage tout au long de sa vie.

Je voudrais rappeler qu’à GENEVE , Madame KABA et moi avions en partage le même tuteur , en l’occurrence Monsieur Charles BOSSE , au jourd’hui à la retraite , qui était en poste à la Mission Permanente de notre Pays auprès de l’ONU , dans cette Ville internationale. Madame l’Ambassadeur réunissait toutes les qualités qui ont fait d’elle un Grand Ambassadeur qui a représenté avec honneur son Pays dans toutes les instances internationales après avoir dirigé avec talent et humanisme les services à elle confiés au Département Central.

Travailleuse infatigable , elle a toujours mis un point d’honneur à inculquer à son entourage , toutes les connaissances dont le TOUT-PUISSANT l’a gratifiée afin d’assurer une relève saine et compétente. Je pleure aujourd’hui une soeur , une collègue que le destin m’a amenée à remplacer à DAKAR au SENEGAL ou j’ai pu faire le constat du travail qu’elle a abattu lors de son bref séjour dans la capitale de la TERANGA ou elle comptait de nombreux amis dans tous les milieux.

Elle m’y a rendu visite plusieurs fois et nos séparations ont toujours été ponctuées de conseils et d’échanges très fructueux afin qu’émergent d’autres femmes dans cette profession. Femme d’exception et de saine ambition , je voudrais ici et maintenant saisir cette opportunité pour lui renouveler ma reconnaissance infinie pour m’avoir instruit des dossiers traités et en instance lors de son départ définitif de son poste à DAKAR et surtout d’avoir continué de s’enquérir de mes nouvelles depuis le CANADA , Pays de sa dernière affectation jusqu’à son retour à ABIDJAN.

A ses enfants je voudrais leur dire de continuer à être fiers de leur mère dont le passage sur cette terre des Hommes n’a pas été inutile. Bien au contraire. Dors en paix chère grande soeur car tu as vécu utile et ton immense oeuvre dans tes postes successifs te survivra , te rendant ainsi IMMORTELLE.

Fatimata TOURE SY, AMBASSADEUR