C’est à New York, en 1948, qu’est née Anne Sinclair, devenue Mme DSK. C’est aussi à Manhattan, le 14 mai 2011, que la vie de l’ex star de TF1 a basculé : une biographie explore le destin de celle à qui tout semblait sourire et qui a été précipitée dans un cauchemar. Les auteurs de "Anne Sinclair, femme de tête, dame de coeur" (Calmann-Lévy), Alain Hertoghe et Marc Tronchot, ont rencontré plusieurs fois pendant deux ans l’épouse de Dominique Strauss-Kahn, qui leur a ouvert son carnet d’adresses, et des dizaines d’autres témoins. Elle n’a eu en revanche aucun droit de regard sur le manuscrit, assure l’éditeur.

Les deux journalistes ont continué de correspondre par courriel avec elle après l’affaire du Sofitel. Elle les a encore reçus à New York les 27 et 28 juillet. Anne Sinclair n’avait alors plus parlé hors de son cercle intime depuis la déflagration du 14 mai. Comment a-t-elle vécu cette épreuve ? "On ne connaît pas ses propres limites, on ne sait pas ce qu’on est capable d’endurer", répond celle qui a affiché un soutien sans faille à DSK mais refuse de parler de sa relation avec son mari depuis son arrestation pour tentative de viol.

Elle réfute aussi l’idée d’avoir fermé les yeux sur ses frasques. "C’est absurde, réagit-elle. Pour que je sois dans le déni, il aurait fallu que des gens bien ou mal intentionnés viennent me parler. Personne ne l’a fait". Avec la liaison de DSK avec Piroska Nagy, au FMI, "là j’ai eu l’évidence d’une infidélité. Mais je n’étais pas moi-même exempte de reproches : il y a eu une période de froid de neuf mois en 2002-2003 entre Dominique et moi", pendant laquelle il a loué un studio à Paris, confie-t-elle.

Selon un proche du couple, Dominique Strauss-Kahn "est parti parce qu’il soupçonnait Anne de le tromper (...) C’est un peu gonflé quand vous savez comment lui se conduit avec les femmes". Le "suspect" était une figure connue du Tout-Paris, ajoute cet ami. Pendant trente ans, d’Europe 1 à France Inter en passant par TF1, avec "7 sur 7" et "Questions à domicile", Anne Sinclair a marqué l’histoire de l’audiovisuel et de la politique. Et jusqu’à l’arrestation de DSK, la vie de cette petite-fille fortunée du grand marchand d’art Paul Rosenberg avait plutôt ressemblé à un conte de fées. Source : AFP (TV5 Monde) - 14 octobre 2011