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Le Premier ministre Stephen Harper a prononcé le discours suivant lors du Forum des affaires du Commonwealth, à Perth, en Australie :
« Mes salutations aux chefs de gouvernement, distingués invités, mesdames et messieurs. Et merci au Dr Kaul ainsi qu’au Commonwealth Business Council de me permettre de m’adresser à ce groupe distingué de chefs d’entreprises et de gouvernement. « C’est un plaisir pour moi de revenir en Australie pour la deuxième fois à titre de Premier ministre du Canada. En 2007, j’ai participé au sommet de l’APEC, à Sydney, et j’ai pris la parole dans le cadre d’une session conjointe du Parlement australien, à Canberra.
« Mais il s’agit de ma première visite en Australie occidentale. Comme je suis un Canadien de l’ouest du pays, je retrouve ici beaucoup d’éléments familiers ; les grands espaces, l’abondance d’énergie et de ressources naturelles, la solide performance économique et d’excellentes perspectives pour chacune de nos fédérations. « Franchement, avant même de quitter le Canada, je savais que je me sentirais chez moi ici et c’est le cas. Naturellement, je me réjouis aussi d’être ici, en compagnie d’autres dirigeants du Commonwealth.« Le gouvernement du Canada accorde une grande importance au Commonwealth. En 1931, le Canada, tout comme l’Australie, en a été un membre fondateur. Nous y avons été intégrés, naturellement en raison d’un héritage commun - notre émergence de l’Empire britannique à titre de dominions souverains.
« Mais le Commonwealth n’est pas issu seulement d’une histoire commune. Plus encore, il a concrétisé et exprimé clairement les valeurs communes qui découlent de cette histoire : des principes comme la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. « L’héritage commun de pays - de toutes les parties du monde - dont l’évolution constitutionnelle prend racine dans la Grande Charte et la notion de gouvernement responsable établie dans le système de Westminster.
« Ce sont des principes dont l’application est universelle.
« Mais malheureusement, dans le monde en difficulté d’aujourd’hui, ils ne sont pas universellement acceptés. Le Commonwealth est donc une noble aspiration. Il est certain que depuis quatre-vingts ans, depuis sa création, les enjeux ont changé. « Néanmoins, la valeur de cette institution se mesure en fin de compte à l’engagement qu’elle réclame de tous les gouvernements qui en sont membre à l’égard de l’élévation de la liberté et de la dignité humaine pour tous leurs citoyens. « J’ai bon espoir qu’au cours des prochains jours, nous allons confirmer et revitaliser cette noble aspiration.
« Maintenant, mesdames et messieurs, je n’ai pas besoin de vous rappeler que la situation a beaucoup évolué depuis ma dernière visite en Australie, il y a quatre ans. D’abord et avant tout, l’économie de la planète a traversé sa première véritable crise mondiale. « En effet, l’économie mondiale a connu la pire crise financière et la pire récession depuis les années 1930 : des banques ont été ruinées, des devises ont été secouées, des gouvernements ont été ébranlés et nous devons encore en affronter les ondes de choc et les répercussions. « Le Canada et l’Australie, il faut le dire, ont mieux résisté que la plupart des autres pays. Nos institutions financières, notre secteur des ménages et le bilan de nos gouvernements ont abordé la crise en situation de force. Ces facteurs ont atténué l’impact de la récession et nous ont donné des options plus nombreuses et plus efficaces pour y faire face.
« Au Canada, nous avons pris des mesures rapides et efficaces pour stimuler notre économie. Nous nous sommes aussi rapidement concentrés sur des plans à moyen terme pour protéger nos finances publiques et retrouver l’équilibre budgétaire. « Le Canada atteindra l’an prochain les objectifs budgétaires du G20, beaucoup plus tôt que prévu. Nous avons déjà largement mené à bien les mesures de 2008-2009 et nous passons à la prochaine phase du Plan d’action économique du Canada, un plan à long terme pour stimuler la croissance économique et de l’emploi. « Et la création d’emplois se porte bien. Nous avons créé plus de 650 000 emplois depuis le mois de juillet 2009. Par conséquent, le Canada est l’un des deux seuls pays du G8 où le nombre de travailleurs est maintenant plus élevé qu’avant la récession de 2008.
« Je tiens aussi à ajouter que le magazine Forbes vient tout juste de déclarer le Canada meilleur pays au monde pour les affaires, suite des diverses politiques que nous avons mises en œuvre. Je signale, en passant, que le magazine Euromoney a cette année désigné le trésorier australien Wayne Swann meilleur trésorier au monde. Applaudissons-le. « Toutefois, je dois signaler aussi que c’est le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, qui avait reçu ce titre prestigieux deux ans avant Wayne. Bien sûr, nous pensons toujours que même Jim est le meilleur ! Et, en quelques mots, ce que Jim a essayé de faire, et ce qu’il a très bien fait en réalité, c’est de trouver un juste équilibre afin de soutenir les Canadiens en stimulant l’emploi et la croissance, tout en réduisant notre déficit de manière responsable.
« Donc, je pense que la situation a évolué le mieux possible dans notre cas. Malgré tout, la récession de 2008 a été très tumultueuse. Cela m’amène à mon sujet principal : les défis auxquels nous sommes confrontés à l’approche du sommet du G20 à Cannes, en France dans environ une semaine et le risque très réel, si les bonnes décisions ne sont pas prises rapidement, de devoir affronter une deuxième récession.
« Je parle évidemment, de la crise de la dette européenne. Bien sûr, la situation européenne n’est pas le seul problème de l’économie mondiale. Et elle n’a pas été la cause centrale des problèmes que le monde a connus au cours des trois dernières années. Mais c’est la menace la plus immédiate pour la reprise mondiale. « En effet, à cause de l’intégration de leurs systèmes financiers et d’une monnaie commune, ce qui a commencé par une crise de la dette souveraine dans certains pays européens périphériques, menace maintenant sérieusement le plus vaste secteur financier européen. Et avec l’incertitude et la crainte que suscite maintenant cette menace, la crise européenne est devenue un problème qui risque de miner rapidement trois années de reprise fragile.
« Je n’expliquerai pas en détail ce que devrait être la solution. Les grandes lignes d’une telle solution sont évidentes depuis un certain temps - un bon bout de temps en fait. En effet, le président Barroso de la Commission européenne et d’autres personnes les ont formulées. « Ce que nous attendons est une mesure d’une envergure suffisante et suffisamment décisive au niveau du sacrifice consenti pour que les marchés soient convaincus qu’on s’attaque au problème et qu’on accepte de souffrir. Ce n’est qu’à cette condition que la crainte sera dissipée et que la confiance sera rétablie. « Il faut faire plus qu’une simple demi-mesure. Il reste encore du temps pour accomplir tout ça, mais pas beaucoup. Ceci dit, il y a des raisons d’être modérément optimistes dans les dernières nouvelles reçues d’Europe. De toute évidence, la situation continue d’évoluer. Je considère les mesures prises par nos amis européens, il y a à peine quelques heures, comme un pas dans la bonne direction.
« Je suis encouragé d’apprendre qu’il y a eu entente sur la recapitalisation des banques européennes et l’intention de mettre à contribution le Fonds européen de stabilité financière et d’alléger le fardeau de la dette de la Grèce. « Ce sont des étapes qui vont dans la bonne direction. Des progrès ont été réellement accomplis. Bien entendu, nous attendons toujours l’élaboration des détails de l’entente et sa mise en œuvre réussie alors que nous approchons du sommet du G20. « Au-delà de cela, quatre tâches principales nous attendent au sommet du G20 de bien des façons, les mêmes tâches que nous avons toujours eues : assurer une bonne coordination des politiques macroéconomiques, particulièrement des politiques budgétaires ; réglementer le secteur financier ; définir une politique commerciale internationale ; et s’attaquer aux déséquilibres mondiaux.
« Mais d’abord, bien sûr, la situation est plus difficile aujourd’hui que celle à laquelle le G20 a été confronté en 2008. À l’époque, la chose évidente à faire pour tous les participants était d’adopter rapidement et massivement des mesures de stimulation budgétaires. Des pays comme le Canada et l’Australie ont conservé une marge de manœuvre budgétaire, mais la crise européenne sous-jacente actuelle montre bien que la voie des déficits budgétaires et de la dette nationale dans bien des pays avancés est devenue tout simplement insoutenable. La zone euro est contrainte de prendre les grands moyens pour faire face à la situation.
« En revanche, les Britanniques se sont mis au travail avant la crise. Pour les autres, y compris les États-Unis, des stratégies crédibles à moyen terme sont toujours nécessaires. « Nous croyons toujours que les objectifs clairs et concrets de réduction de la dette et du déficit à moyen terme, que tous les pays se sont engagés à atteindre à Toronto l’an dernier, restent un bon point de départ pour les futurs efforts du G20. « Deuxièmement, le G20 doit réaffirmer son engagement sans équivoque envers la mise en œuvre complète et rapide du programme de réforme du secteur financier qui a été convenu lors de sommets antérieurs. Il s’agit d’un secteur où le G20 a apporté une réelle contribution et accompli d’importants progrès, mais il reste encore beaucoup de travail à faire sur Bâle III et sa mise en œuvre.
« Troisièmement, le G20 doit continuer à travailler à la promotion du commerce mondial. Jusqu’à maintenant, notre capacité d’éviter la croissance systémique du protectionnisme dans le monde nous a permis de ne pas répéter ce qui s’est produit dans les années 1930. Nous pourrions cependant, être plus ambitieux. Si on pouvait faire progresser le programme commercial multilatéral mondial. Si le G20 pouvait vraiment montrer la voie pour le libre-échange, cela serait beaucoup mieux que simplement éviter le protectionnisme mondial.
« Quatrièmement, et finalement, nous devons à la longue faire de réel progrès relatif au cadre mondial visant à assurer une croissance solide, durable et équilibrée qui a d’abord été souligné à Pittsburgh. « Permettez-moi de citer un exemple, une économie aussi vaste que celle de la Chine ne pourra pas être durable si elle enregistre d’énormes surplus accompagnés de taux de change non souples. « Les déficits qui en découlent ailleurs mènent, dans certains cas déjà, à des politiques non optimales et, si on ne s’en occupe pas, mèneront forcément à de mauvaises politiques comme le protectionnisme. « Soyons clairs, ces déséquilibres ne feront pas dérailler l’économie mondiale immédiatement. Mais plus le problème persistera, plus les risques seront élevés. « Ce sont ces défis qui se dressent devant nous au moment où nous préparons à nous rendre en France. Je veux toutefois conclure en faisant valoir un autre point très important.
« En exposant ces défis, qui sont immenses, je veux être un militant, non un alarmiste. En fait, je pense que nous pourrons les relever de manière appropriée et rapide. « Je dis ceci pour deux raisons. Premièrement, j’ai déjà vu le monde agir de manière décisive. Lassez-moi vous dire ce qui s’est passé à Washington en novembre 2008. Nous nous souvenons tous que la crise arrivait avec une rapidité que nous n’avions jamais vue. « À cette conférence, j’ai vu des pays qui avaient souvent des intérêts différents, des pays qui avaient des traditions de gouvernance différentes, des rivaux, voire d’anciens ennemis, tenter de régler des problèmes communs dans un but commun. Ils ont reconnu qu’une économie mondialisée toute puissante les submergerait bientôt tous.
« Même si ces quelque 20 dirigeants représentaient tous des États souverains, ils ont convenu rapidement de prendre une série de mesures communes synchronisées pour mettre le cap vers des eaux plus calmes. Des différences idéologiques ont été mises de côté. Les vieillies rancunes n’ont pas été soulevées. En effet, si vous aviez été d’une autre planète, vous n’auriez jamais su quels étaient les pays qui avaient vécu des décennies dans l’hostilité. On pourrait qualifier la situation de camaraderie du bateau de sauvetage.
« Mais mesdames et messieurs, dans ce bref moment de candeur, j’ai vu le meilleur exemple de leadership mondial, un aperçu de l’avenir, un avenir où nous agissons ensemble parce que nous reconnaissons que ce qui est bon pour un est essentiellement bon pour tous. C’est le monde que nous essayons de bâtir depuis 1945. Le monde que nous voulons pour nos enfants et nos petits-enfants. Et j’ai vu que cela était possible. Si nous choisissons une perspective éclairée de l’exercice de notre souveraineté. « Deuxièmement, et pour des raisons similaires, je reste optimiste à propos de l’Europe. En effet, aucun pays du monde n’a démontré avec plus de constance une approche éclairée en matière de souveraineté dans les dernières décennies que les pays de l’Union européenne.
« Il faut toujours se rappeler que l’Union européenne, qui représente parfois un chantier qui évolue, est une grande réalisation ; la plus grande part d’un continent entier, un continent marqué par des centaines d’années de rivalité et de conflit, a progressé vers un niveau incroyable d’intégration et de coordination. Les Européens ont bien souvent, lorsqu’ils avaient à faire des choix, décidé de faire ce qui était difficile et nécessaire et d’éviter ce qui, par défaut, deviendrait inévitable. « Les pays d’Europe sont forts, leurs économies sont diverses et leurs citoyens sont travailleurs et dynamiques. Si on présente aux Européens un plan clair et efficace, ils feront le nécessaire. Un plan qui stipulera ce dont l’Europe a besoin et ce dont le monde a besoin.
« Et peu importe ce que nous leur disons, nous le disons en tant que Canadiens, qu’Australiens et en tant que membres du Commonwealth et nous leur disons en toute amitié comme il est de notre obligation de le faire lorsque les enjeux sont grands. « Mesdames et messieurs, vous avez été très généreux avec cette invitation et avec votre temps. Permettez-moi de souhaiter aux participants à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth une conférence utile, productive et agréable.
« Et à tous un bon retour à la maison. Merci beaucoup. » Source : CPM - 27 octobre 2011, Ottawa (Ontario)