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Le HuffPost | Par Grégory Raymond Publication : 4 juin 2014
RUSSIE - Initialement programmé à Sotchi en Russie, le G8, redevenu G7 en raison des troubles en Ukraine, se déroule cette fois sans Poutine. L’absence du président russe à Bruxelles sera l’action la plus visible à l’égard de Moscou après son annexion de la Crimée. Il sera néanmoins présent aux célébrations du Débarquement en Normandie vendredi. Il y rencontrera en tête-à-tête le Premier ministre britannique David Cameron. La veille, il doit dîner avec François Hollande à l’Elysée. Preuve que Vladimir Poutine n’est pas encore mis au ban des grands de ce monde.
Appelé à faire descendre la pression, Laurent Fabius a insisté sur le fait que l’exclusion du président russe était "normale" mais "pas nécessairement" définitive. "Il était normal que les pays du G7 marquent fortement le coup par rapport à l’annexion de la Crimée. C’est ce que nous avons fait et nous avons eu raison de le faire", a souligné le chef de la diplomatie française. "Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune relation. Il est invité aux cérémonies du Débarquement, ce qui est normal historiquement. François Hollande verra le président Poutine, le président Obama et d’autres présidents comme le président Porochenko (ndlr : le nouveau président ukrainien) aussi".
Le chef d’Etat russe a eu l’occasion de s’exprimer dans un entretien diffusé mercredi soir sur TF1 et Europe 1. La radio a dévoilé quelques extraits : "Je n’ai pas de raison de croire que le président Obama ne veut pas parler au président russe. C’est son choix, mais je suis prêt au dialogue", a souligné Vladimir Poutine.
Pour l’instant, les occidentaux restent sur les dernières sanctions annoncées le 12 mai par l’UE. La Commission européenne avait décidé d’élargir sa liste des sanctions ciblées en l’absence de désescalade en Ukraine, au lendemain de la tenue de référendums d’indépendance dans l’est du pays.
Les sanctions européennes
13 noms de personnalités russes ou pro-russes ont été ajoutées à la liste des 48 personnes déjà visées par une interdiction de visas et un gel de leurs avoirs, de même que deux entreprises ayant tiré profit de l’annexion de la Crimée par la Russie, a-t-on précisé de sources diplomatiques. Les noms des personnes et des entreprises visées n’ont pas été divulguées. Mais les deux entreprises visées seraient des sociétés criméennes confisquées après l’annexion de la péninsule ukrainienne en mars.
Le parlement européen a par ailleurs appelé à réduire la coopération avec les sociétés énergétiques russes et à arrêter la construction du gazoduc russe South Stream contournant l’Ukraine.
Bruxelles reste pour l’instant dans la phase 2 des sanctions : celle des mesures ciblées consistant en des interdictions de visas et des gels d’avoirs. Elle est toujours en phase de préparation d’une éventuelle phase 3 de sanctions économiques beaucoup plus vastes contre la Russie, sur laquelle les 28 sont divisés en raison des conséquences diplomatiques et économiques. Les 48 personnalités inscrites jusqu’à présent sur la liste étaient des responsables russes (parlementaires, militaires) et des séparatistes ukrainiens pro-russes.
Les sanctions des Etats-Unis
Côté américain, Washington a imposé le 28 avril à la Russie des nouvelles sanctions qui s’appliquent à des personnes physiques et morales. Il s’agit de sept responsables russes et 17 sociétés proches de Vladimir Poutine. Les officiels visés, dont deux membres du cercle proche du président russe, n’ont plus le droit d’aller aux États-Unis et voient leurs avoirs gelés. Dmitri Nikolaïevitch Kozak, vice-premier ministre responsable notamment de la préparation des JO de Sotchi, ainsi que des acteurs des secteurs-clés de l’économie, comme le magnat du pétrole Igor Setchine, à la tête de la major Rosneft, sont visés.
Les États-Unis vont aussi rejeter toute demande d’autorisation d’exporter des équipements de haute technologie susceptibles de renforcer les capacités militaires de la Russie. Le groupe gazier russe Gazprom a annoncé une baisse de 7% de ses bénéfices en 2013 et averti que des sanctions occidentales risqueraient de perturber ses exportations vers l’Europe et d’affecter ses résultats.
Visa et Mastercard ont appliqué dès mars des sanctions contre des établissements bancaires jugés proches du Kremlin. En clair, ils ont cessé d’assurer leurs services de paiement aux clients de plusieurs banques russes dont la banque Rossia. Cette dernière est contrôlée par un milliardaire réputé proche de Vladimir Poutine. Les hommes d’affaires, dont la capacité à emprunter en dollars ou en euros a été réduite à néant, sont obligés de s’adresser à la Banque centrale russe pour des crédits en roubles.
Comment se débrouille la Russie ?
De plus en plus affaiblie par la fuite massive des capitaux (50,5 milliards d’euros pour les trois premiers mois de 2014), la Russie a vu ses investissements plonger en même temps que sa monnaie. Le pays pourrait même entrer en récession. Et pour ne rien arranger, le vent de sanctions a incité l’agence de notation Standard & Poor’s à abaisser la note du pays à BBB-. Il faut dire que Moscou est extrêmement dépendant des devises : 50% de son budget dépend des exportations d’hydrocarbures libellées en dollars et 70% des produits consommés sont importés.
Citée par Le Monde, la sociologue Tatiana Vorojeïkina menace : "La Russie dépend fortement de ses exportations de pétrole et de gaz, essentiellement vers l’Europe. Si l’Union européenne impose des limitations, ça sera un coup fatal à l’économie nationale. Réorienter le commerce vers la Chine prendra du temps. Il sera impossible de compenser le manque à gagner. Les Chinois sont beaucoup plus durs en affaires, ils ne veulent pas payer le gaz au même prix que les Européens".
Après une décennie de négociations, la Chine et la Russie ont conclu le 21 mai un méga-contrat d’approvisionnement en gaz. Montant de l’opération pour la Russie, qui fournira le gaz : 291 milliards d’euros. Sa durée : 30 ans. Les experts ont assuré que Gazprom avait fait une fleur à la Chine, à cause des pressions avec ses acheteurs européens.
Parallèlement, les Chinois pourraient rapidement occuper la place des sociétés européennes en Russie, ce que les entrepreneurs européens ne souhaitent en aucun cas. "Si les sanctions obligent les sociétés occidentales à mettre en veilleuse leur activité en Russie, les Chinois occuperont immédiatement leur place. Je n’en doute pas un seul instant", a déclaré le Conseil de direction de l’Association du business européen (AEB).