L’élargissement de l’OTAN est le grand thème du sommet de Bucarest. L’Albanie, la Croatie et l’ex-République yougoslave de Macédoine aspirent à appartenir à l’Alliance. L’Ukraine et la Géorgie s’efforcent d’ouvrir des négociations d’adhésion. De plus, les 26 chefs d’État et de gouvernement se consultent en priorité sur la mission de maintien de la paix en Afghanistan.

Le 22e sommet de l’OTAN est le plus grand de toute l’histoire de l’Alliance. Il est entièrement placé sous le signe de la coopération de l’OTAN avec ses partenaires internationaux. La chancelière fédérale, Angela Merkel, y prend part, accompagnée du ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, et du ministre fédéral de la Défense, Franz Josef Jung.

Les entretiens politiques entre les participants se déroulent dans différents formats. Le Conseil de l’Atlantique Nord réunit les 26 pays membres. Le président russe, Vladimir Poutine, est attendu pour le Conseil OTAN-Russie. La Commission OTAN-Ukraine forme un autre élément de la rencontre. Presque tous les États de l’OSCE sont représentés au sein du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA).

Pour la paix et la sécurité Comme à l’habitude, les discussions portent en premier lieu sur les opérations de l’OTAN. L’opération au Kosovo jouit, à côté de l’opération en Afghanistan, d’une attention particulière. Les missions démontrent la capacité de la communauté à instaurer la sécurité et à faire preuve de solidarité dans les contextes les plus divers. Elles sont également un élément moteur du processus de transformation de l’Alliance.

S’inspirant du modèle allemand, la mission en Afghanistan repose essentiellement sur la stratégie d’une approche civilo-militaire intégrée. Mme Merkel a dernièrement insisté sur ce fait lors de la conférence des commandants (Kommandeurtagung) de la Bundeswehr au mois de mars. "Il n’y a pas de reconstruction civile sans sécurité, mais il n’y a pas non plus de sécurité sans reconstruction civile", avait-elle déclaré à cette occasion.

À propos de la demande d’envoi de forces allemandes dans le sud du pays, le président américain George W. Bush a déclaré lundi au journal "Die Welt" : "Je suis reconnaissant à Mme Merkel et au Bundestag de soutenir notre engagement en envoyant des forces allemandes dans le nord de l’Afghanistan."

Outre les partenaires de l’Alliance participeront à la réunion sur l’opération en Afghanistan les Nations Unies, qui fournissent des troupes, mais aussi des pays qui ne sont pas membres de l’OTAN. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président afghan, Hamid Karzaï, y prennent part eux aussi.

La participation de nombreux acteurs extérieurs à l’OTAN montre que l’Alliance atlantique se conçoit comme une organisation prête à coopérer. L’intégration nécessaire en vue d’une approche globale doit être favorisée par le dialogue entre tous les acteurs concernés.

Les partenaires de l’OTAN discutent de l’élargissement L’élargissement figurera lui aussi tout en haut de l’ordre du jour de ce sommet. On y discutera des invitations à lancer à de nouveaux membres potentiels. L’Allemagne est favorable à l’adhésion de la Croatie et de l’Albanie. Il en est de même pour la Macédoine, bien que des différends avec la Grèce quant à la dénomination du pays soient en cours de règlement.

La politique de la porte ouverte s’applique de manière générale à d’autres candidats également. La poursuite du rapprochement de la Géorgie et de l’Ukraine vers l’OTAN fait cependant l’objet de controverses. Ainsi, en Ukraine, seule une minorité d’environ 25 % est favorable à l’adhésion à l’OTAN. Quant à la Géorgie, elle est, depuis les années 1990, le théâtre de conflits régionaux en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

"Je suis d’avis qu’un pays ne devrait pouvoir adhérer à l’OTAN que s’il n’est pas lui-même en proie à des conflits

régionaux ou internes et que les dirigeants politiques en place dans ce pays ne sont pas les seuls à être favorables à l’adhésion." C’est en ces termes que Mme Merkel exprimait clairement ses réticences récemment lors du sommet des commandants de la Bundeswehr.

Sommet anniversaire de l’OTAN en 2009 à Strasbourg et Kehl L’Allemagne et la France proposeront Strasbourg et Kehl, à la frontière franco-allemande, comme lieu pour le sommet prévu au printemps 2009 à l’occasion du 60e anniversaire de l’OTAN. Le porte-parole du gouvernement fédéral, Ulrich Wilhelm, l’a annoncé mardi.

Pour la première fois dans l’histoire de l’Alliance, deux pays membres organiseraient dans ce cas, ensemble, un sommet de l’OTAN. Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, et la chancelière fédérale, Angela Merkel, entendent illustrer par ce geste l’amitié franco-allemande, la réconciliation européenne et l’importance de l’Alliance atlantique pour la paix en Europe.

Sommets de l’OTAN : Organisés au niveau des chefs d’État et de gouvernement, les sommets de l’OTAN offrent la possibilité d’évaluer et d’actualiser l’orientation stratégique de l’Alliance. Depuis la fondation de l’OTAN, c’est-à-dire depuis la signature du Traité de l’Atlantique Nord en 1949 à Washington jusqu’à nos jours, 21 sommets ont été organisés. Ils n’ont pas lieu à intervalles réguliers.

Le dernier sommet a eu lieu à Riga, la capitale de la Lettonie, en novembre 2006. Les sommets de l’OTAN servent à présenter de nouveaux concepts stratégiques, à inviter de nouveaux membres à adhérer à l’Alliance et à introduire de nouvelles initiatives. Ces rencontres sont également l’occasion de renforcer les partenariats avec les pays non OTAN. Source : Gouvernement fédéral, Allemagne