Après les footballeurs Ronaldo (Brésil) et Zinedine Zidane (France), l’attaquant international ivoirien de Chelsea, Didier Drogba, agée de 28 ans, est nommé ambassadeur itinérant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD - ONU).
REGARDEZ - L "attentat à la godasse" contre George W. Bush
Un journaliste irakien lance des chaussures à la figure de George W. Bush
George W. Bush espérait faire un dernier tour de piste à Bagdad pour y proclamer une sorte de victoire, aussi amère que fragile, à l’intention des historiens. Au lieu de cela, il a eu droit à un attentat symbolique : deux chaussures lancées à la figure par l’un des journalistes irakiens qui assistaient à sa conférence de presse avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. Il n’a esquivé les projectiles que de justesse, plongeant derrière le pupitre derrière lequel il s’adressait aux médias. "Tiens, voilà ton cadeau d’adieu, espèce de chien !", a hurlé l’homme qui venait de le viser et de le rater de peu. "De la part des veuves, des orphelins et de tous ceux qui sont morts en Irak !", a eu le temps de crier l’homme, avant d’être terrassé par la sécurité, tabassé et expulsé de la salle de presse du palais gouvernemental.
L’incident aurait été comique si la guerre d’Irak n’avait été aussi tragique et sanglante. L’auteur de cet "attentat à la godasse", Muntadar al-Zaïdi, correspondant connu d’une chaîne de télévision locale, a perdu une partie de sa famille pendant la guerre et a lui-même été pris en otage par le passé. Selon le correspondant de la chaîne américaine ABC à Bagdad, Richard Engel, "il a pété les plombs". Il a aussi probablement fait ce que beaucoup d’Irakiens, d’Arabes et d’autres ont rêvé de faire sans en avoir l’occasion. Bush ne s’est pas démonté et a pris le parti de rire, annonçant que les projectiles utilisés étaient "de pointure 10". La conférence de presse a eu lieu comme si de rien n’était.
Lundi, un ancien avocat irakien de Saddam Hussein, Khalil Doulaïmi, basé à Amman, a précisé qu’il préparait la défense du journaliste ayant lancé la paire de chaussures, et a souligné qu’"à ce stade, quelque 200 journalistes irakiens, mais aussi d’autres (nationalités), dont des Américains, ont exprimé le souhait de défendre le journaliste gratuitement". Selon un avocat irakien, Tarek Harb, il risque "au minimum deux ans de prison" s’il est poursuivi pour "insulte à un chef de l’État étranger en visite en Irak". m L’attaque symbolique a au moins eu le mérite de déstabiliser la tentative de Bush et de ses partisans de gommer le fiasco sanglant et coûteux, aussi bien en termes diplomatiques que budgétaires, qu’a été l’invasion de l’Irak. Arrivé à la fin de son mandat, le 43e président se démène depuis quelques semaines pour tenter de mettre le meilleur visage possible sur son bilan catastrophique. Il s’efforce de démontrer que sa décision d’envahir l’Irak n’a finalement pas été le désastre pour lequel une majorité d’Américains (et encore plus de gens hors des États-Unis) le condamnent. En se rendant à Bagdad, il espérait rappeler aux Américains, qui n’ont d’yeux que pour son successeur Barack Obama, qu’il est toujours leur président.
C’est réussi, mais pas de la manière dont il l’envisageait. Les Américains ont eu un rappel spectaculaire de la virulence de l’anti-américanisme dans le monde arabe, que l’invasion de l’Irak a alimenté. "La guerre n’est pas terminée", a admis Bush en arrivant dimanche à Bagdad. Elle est déjà la plus longue de l’histoire américaine, et s’annonce comme l’une des plus dispendieuses. Le New York Times a rendu compte, dans son édition dominicale, d’une histoire officielle, non encore publiée, de l’occupation et de la reconstruction de l’Irak.
Elle n’est qu’un catalogue détaillé et accablant de 500 pages sur l’impréparation, l’incompétence et la corruption d’une administration qui a dépensé plus de 100 milliards de dollars (en plus des dépenses proprement militaires) sans autre résultat que de remettre le pays à peu près au niveau de développement qui était le sien avant l’invasion, mais des dizaines de milliers de morts plus tard.
Comme lors de ses trois précédentes visites à Bagdad, Bush s’est rendu dans la capitale irakienne comme un voleur, preuve que la situation reste instable et dangereuse en Irak malgré une amélioration incontestable. Sa visite surprise n’avait pas été annoncée, un faux programme avait même été diffusé auprès des médias pour ses activités du week-end à Washington, et Air Force One s’est envolé de la base aérienne d’Andrews sous couvert de la nuit samedi soir. Il n’était accompagné que d’une poignée de journalistes.
Ses visites chez le président Talabani, puis auprès du Premier ministre Maliki, ont cependant été retransmises en direct par la télévision irakienne. Le but officiel de ce voyage était de signer solennellement le nouveau traité de sécurité entre les États-Unis et l’Irak, qui légalise le maintien du corps expéditionnaire américain en Irak au-delà de la fin du mandat des Nations unies, le 1er janvier prochain, et jusqu’en 2011 au moins.
Bush se félicite de léguer à Obama un "Irak plus libre"
Il s’agit bien, comme l’a affirmé le conseiller à la Sécurité nationale, Stephen Hadley, d’un "document remarquable". Et cet accord a été rendu possible par les succès de "l’escalade" (le surge ), la stratégie mise en oeuvre depuis 2007, qui a permis aux forces américaines et irakiennes de briser les reins de l’insurrection fomentée par les islamistes radicaux proches d’al-Qaeda, ainsi que de faire reculer la violence des milices chiites soutenues et encouragées par l’Iran.
La Maison-Blanche et ses partisans claironnent à présent que "l’escalade" restera comme "un des plus grands succès de l’histoire militaire américaine". Bush s’est même félicité dimanche, devant un millier de GI’s réunis au Camp Victory, de léguer à son successeur et au monde un "Irak formidablement plus libre, plus sûr et en meilleur état que celui que nous avons trouvé il y a huit ans", après avoir renversé le dictateur Saddam Hussein. Il est incontestable que la violence est aujourd’hui à son plus bas niveau en Irak depuis l’invasion de 2003, et que les pertes américaines y sont désormais inférieures à celles des forces de l’Otan en Afghanistan.
Le fait même que "l’attentat à la godasse" ait été filmé et diffusé (alors que la première réaction du gouvernement de Bagdad, très embarrassé, avait été de saisir la bande enregistrée et d’en empêcher la distribution) prouve par ailleurs, de même que les vifs débats qui ont eu lieu au Parlement autour du traité de sécurité avec les États-Unis, que l’Irak vit à présent sous un régime plus démocratique que ne l’était la tyrannie sanglante de Saddam Hussein. Ce désagrément n’en pose pas moins la question de la nécessité et du bilan global de cette guerre, dont la majorité des Américains, et des opinions dans le monde entier considèrent qu’elle a été une erreur tragique, qu’elle a affaibli l’influence des États-Unis dans le monde, et n’a en rien diminué la dangerosité du terrorisme islamiste.
Lors d’une récente interview sur ABC, Bush a précisé que "le plus grand regret" de sa présidence resterait "l’erreur" de ses propres services de renseignements au sujet de l’arsenal (inexistant) d’armes de destruction massive que Saddam était soupçonné d’avoir accumulées, et qu’il avait invoquées pour justifier la guerre. Mais cet aveu est surtout une manière d’exonérer sa propre responsabilité politique, et d’esquiver la question de son refus d’écouter ses alliés (comme la France) et les nombreux Américains qui étaient hostiles à un conflit.
Dimanche soir, il a de nouveau répété que "dans le monde de l’après 11-Septembre", Saddam Hussein était "un danger", et que la guerre avait été "nécessaire pour la sécurité des États-Unis, les espoirs de l’Irak et la paix dans le monde"... Il a même trouvé "bizarre" l’acte du journaliste irakien, et s’est demandé quels pouvaient bien être "ses griefs..." Source : Le Point.fr, 15 décembre 2008
Le titre est de ADI