Après les footballeurs Ronaldo (Brésil) et Zinedine Zidane (France), l’attaquant international ivoirien de Chelsea, Didier Drogba, agée de 28 ans, est nommé ambassadeur itinérant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD - ONU).
Depuis deux semaines, l’Afrique est a la une des medias canadiens. Au cours de sa visite a Kigali le 20 avril, la gouverneure générale Michaëlle Jean s’est excusée du silence du Canada à l’époque du génocide rwandais de 1994.
Cette inaction remonte a l’epoque ou le Lt.-Gen.Romeo Dallaire, actuel Senateur liberal, dirigeait les casques bleus de l’ONU au Rwanda. C’est lui, avec le depute’ democrate Paul Dewar, qui font appel aujourd’hui a ce que le Canada intervenne au Congo, surtout en acceptant l’offre de l’ONU de prendre la tete du commandement de ses forces.
D’ailleurs, certains se sont demandés si la GG avait présenté les excuses du Canada ou ce furent ses excuses personnelles ? Ceci a donné lieu a divers commentaires, principalement dans la presse francophone, ou l’on fustigeait le manque d’intéret de la diplomatie canadienne pour l’Afrique. D’ou une reponse en forme de lettre du Ministre des Affaires étrangeres a la presse dans laquelle il dementit ces accusations. Nonobstant, il fut remarqué que l’article du Chef de la diplomatie ne contenait ni details, ni chiffres a l’appui. Il y a huit ans, le Canada fut le fer de lance au sommet du G8 a Kananaskis en Alberta, juin 2002, du Plan d’action pour l’Afrique du G8 ; le Nouveau partenariat pour le developpement de l’Afrique ou NPDA.
Également, une facilité financière supplémentaire avait vu le jour sous la tutelle de l’ACDI du nom de Fonds de développement pour l’Afrique. Pour mettre en place cette stratégie, les canadiens furent engagés a prendre une part active a la formulation de la politique étrangère. L’ancien ambassadeur Robert Fowler, en tant que Sherpa du Chef du Gouvernement pour le sommet du G8, avait entrepris un travail tant fascinant que fructueux en sillonnant le pays de côte en côte pour consulter les canadiens.
Il va sans dire que ce n’est pas mon intention de faire ici le procès de la politique africaine du Canada qui, je le pense a subi d’importantes modifications ces dernières années. Pour remplir son rôle aux multiples facettes sur le plan international tout pays grand, moyen ou petit doit évidemment adopter une diplomatie qui répond a ses exigences et a ses intérêts nationaux. Ceux-ci, naturellement peuvent changer de temps a autre. Le gouvernement conservateur en place a cru bon de réorienter la politique africaine du Canada en faveur de ses voisins du Sud. Dorénavant, c’est une politique des Amériques qui semble bien l’avoir remplacée. Dans l’Hémisphère Sud, ou la cour arrière, l’Amérique latine se voit octroyer une aide accrue soutenue par des Accords de libre-échange. Ce qui en découlera, un flux beaucoup plus dense d’immigration qui arrangerait ceux qui se méfient d’immigrés provenant de cultures difficiles a intégrer.
Avec l’approche de la fin de l’engagement militaire en Afghanistan, c’est la cour avant qui vient se ranger haut parmi les priorites de la nation. Afin de defendre les interets vitaux du Canada, l’Arctique semble pouvoir devenir notre ligne de defense premiere ou les defis sont reels, et non pas du tout de la propagande ou une manifestation de force de quelques puissances ainsi que certains le disent. La politique etrangere d’un pays est sa propre prerogative. J’ajouterai qu’elle devrait aussi etre claire. La raison pour laquelle je souleve ce point, c’est que des diplomates africains en poste au Canada ne savent plus sur quel pieds danser. Une poignee a deja preparé ses valises. Une autre me racontait dans quel desarroi est-elle avec ses enfants ne sachant plus a quoi s’y attendre. L’un d’entre eux me disait : nos salaires pesent lourd sur nos pauvres contribuables africains ; jusqu’a quand pouvons-nous demeurer au Canada alors que notre raison-d’être ce fut l’aide au developpement qui a séché et que nos pays n’ont plus les moyens materiels necessaires de nous garder à l’etranger.
Et d’ajouter : les ambassades canadiennes en Afrique sont amplement capables de gérer nos relations. D’aucuns pensent se faire affecter à d’autres postes.. Et sans doute est-il nécessaire de clarifier aux uns et aux autres, dans ces périodes d’austérité, si les nombreux représentants africains doivent davantage s’attendre ou non à recevoir une aide potentielle ce qui justifierait ou non toutes les difficultés qu’ils éprouvent pour continuer a vivre au Canada. Source : Le Devoir, 4 mai 2010
Tout indique que le Canada ne dirigera pas la mission des Casques bleus de l’ONU en République démocratique du Congo. Du moins à court terme. Les Nations unies avaient demandé au Canada de prendre la tête d’une mission reconfigurée dans ce pays déchiré par une guerre civile. Dans les derniers jours, la rumeur a commencé à circuler dans les couloirs des ministères des Affaires étrangères et de la Défense concernant le fait que le Canada aurait dit non à l’ONU.
Hier, il n’a pas été possible d’obtenir une réponse franche à nos questions auprès du ministère des Affaires étrangères. Une porte-parole, Dana Cryderman, a répondu ceci : « Le Canada est engagé en Afghanistan jusqu’en 2011. C’est ce sur quoi nous nous concentrons pour l’instant. » Il n’a pas été possible d’obtenir plus de précision, mais cette phrase semble confirmer les rumeurs. Il n’a pas été possible non plus de savoir si le Canada comptait s’engager davantage au Congo après 2011.
L’ONU avait l’œil sur le lieutenant-général Andrew Leslie pour diriger sa mission de 20 000 soldats provenant de 50 pays. Le général Leslie vient de quitter son poste de chef d’état-major de l’Armée de terre et a une grande expérience sur la scène internationale. Mais, vendredi soir, les Forces canadiennes ont annoncé que le général Leslie prendrait de nouvelles fonctions dès le 22 juin, mettant fin aux espoirs de l’ONU et donnant ainsi foi aux rumeurs de refus du Canada. M. Leslie deviendra chef de la transformation des Forces canadiennes. Il devra veiller à l’amélioration de l’efficacité de l’armée et conseiller le chef d’état-major, le général Natynczyk, sur les moyens à prendre pour moderniser les Forces.
Déjà en mission Aux Affaires étrangères, on insiste pour dire que le Canada participe déjà à la mission de l’ONU au Congo, la MONUC. « On va continuer à travailler dans ce pays », affirme Dana Cryderman. Douze membres des Forces canadiennes sont au Congo en tant que conseillers dans les domaines de la justice militaire et de la primauté du droit. Depuis 2006, le Canada a versé 124 millions de dollars à l’aide humanitaire dans ce pays, en plus de contribuer à hauteur de 250 millions de dollars à la MONUC pour l’opération de maintien de la paix.
C’est la deuxième fois que l’ONU essuie un refus du Canada pour sa mission au Congo, après sa tentative de 2003. Ottawa avait alors préféré s’engager plus intensément en Afghanistan aux côtés de ses alliés de l’OTAN. Depuis 1998, ce conflit aux dimensions régionales importantes a fait près de quatre millions de morts et a entraîné le déplacement de deux missions de personnes. Source : Alec Castonguay, Le Devoir, 4 mai 2010