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"Pour la première fois, l’Afrique était aussi représentée à un forum social, et avec elle vraiment le monde entier", a déclaré la conseillère nationale Liliane Maury-Pasquier (PS/GE). Les thèmes des ateliers dans la capitale kényane étaient imprégnés de l’endroit d’où ils émanaient. Le sida ou les échanges commerciaux avec l’Europe et la Chine ont ainsi figuré au centre des discussions.
Les nombreuses pièces de théâtre, les concerts et les défilés festifs ont aussi donné une touche spécialement africaine au FSM. Martin Fässler, de la Direction du développement et de la coopération (DDC) est impressionné par cette intégration des émotions. "C’est une manière complètement différente de politiser", estime-t-il.
La vice-présidente de la DDC Beate Wilhelm juge aussi que les représentations contribuent grandement à habiliter et à renforcer les mouvements sociaux. Mais elle trouve que parallèlement à la fête, la réflexion manque. "Les participants se sont limités dans de nombreuses discussions à dénoncer les anomalies sans réfléchir aux solutions".
Sans conteste, les problèmes ont été en partie traités seulement superficiellement dans le millier d’ateliers et autres manifestations. Il est légitime de se demander si le grand savoir récolté au FSM ne s’est pas éparpillé dans la foule de séminaires.
Mais resserrer davantage la discussion serait contraire à la valeur de base du forum, qui se présente depuis le début comme espace de discussion ouvert. Aussi n’y a-t-il eu aucune déclaration finale à Nairobi.
Le nombre de participants a atteint environ 57’000, selon les organisateurs qui en attendaient 100’000. Les raisons de ce bilan en demi-teinte sont financières, du moins pour les Africains : la plupart des Kényans ne pouvaient pas se permettre de payer le prix d’entrée.
Malgré toutes ces carrences, l’édition 2007 du FSM était un succès. Le forum ne doit pas être mesuré aux résultats effectifs. La force des groupement sociaux qui résulte de la mobilisation ne doit pas être sous-estimée. Cependant, si on compare le FSM au Forum économique de Davos (WEF), le premier est un adversaire trop faible. Source : Nairobi(ats / 25 janvier 2007 16:26)