Politique, en Côte d’Ivoire : Fernand Ahibo, 19 ans de protocole et quelques années, proche collaborateur du président Houphouët-Boigny, témoigne de la glorieuse épopée de la Côte d’Ivoire et répond à l’ancien directeur du Protocole d’État. La Côte d’Ivoire n’est plus la même mais nous l’aimons quand même.
Ses années Nanan Houphouët
Son vibrant appel à ses sœurs et frères Ivoiriens
Georges Ouégnin à la Une des médias :
Yes We Can
"I Got a Crush...On Obama" By Obama Girl
VIVA OBAMA 2008
Barack Obama on Ellen
The Audacity of Hope
Spanish Reggaeton
Yes Yes, We Can !
Obama Girl vs Giuliani Girl
One Voice
Hillary Clinton
Le Président Olusegun Obasanjo confirme son départ de la Présidence en 2007
Le Président Gabonais Bongo Ondimba éteint ses 71 bougies (30 décembre 1935 - 30 décembre 2007. Joyeux anniversaire, Monsieur le Président.
Est-ce le combat de trop ? Quand John McCain apparaît le 13 octobre devant ses partisans à Virginia Beach, dans cet Etat de Virginie qui n’a pas voté démocrate depuis 1964, il a les poings serrés. "Nous sommes à vingt-deux jours de l’élection, dit-il. Nous avons six points de retard." Dans son discours, il emploie dix-sept fois le mot "combat". Une référence plutôt anachronique.
Quand il a commencé sa campagne, l’Amérique était en guerre, en proie au doute, en mal de héros. Deux ans ont passé. Les médias ferment leurs bureaux en Irak. L’Amérique découvre la crise, elle cherche la stabilité. Et malgré ses 72 ans et ses cheveux blancs, John McCain ne rassure pas particulièrement. "Soyez fort, ayez du courage !, lance-t-il aux spectateurs. Et luttez. Luttez pour une nouvelle direction dans notre pays ! Luttez pour nettoyer Washington de la corruption, de l’égoïsme et des bagarres internes ! Luttez pour sortir notre économie de l’ornière ! Luttez pour les idéaux et le caractère d’un peuple libre ! Luttez pour le futur de nos enfants ! Luttez pour la justice et les mêmes chances pour tous !"
Fils et petit-fils d’amiral, McCain est toujours le guerrier des débuts. Comme l’a dit Mark McKinnon, un stratège républicain, au New York Times Magazine, "travailler avec Bush, c’est comme servir dans la Royal Navy. Travailler avec McCain, c’est naviguer avec les pirates des Caraïbes".
Avant même ses cinq années et demie de captivité au Vietnam, la mythologie était déjà figée, explique Matt Welch, l’un de ses biographes (John McCain, the Myth of a Maverick, éd. Palgrave Macmillan). A 12 ans, McCain a lu Pour qui sonne le glas, d’Ernest Hemingway, et il en a fait le livre de sa vie. Dans le roman, Robert Jordan, un jeune professeur américain, s’engage dans la guerre civile espagnole.
"Pendant longtemps, il a été l’homme que j’ai admiré le plus dans la vie ou dans la fiction", écrit le sénateur dans son deuxième livre de Mémoires, intitulé Worth the Fighting for - un titre emprunté à Hemingway ("Le monde est un endroit magnifique pour lequel cela vaut la peine de se battre"). A six jours des élections, quand Katie Couric, de CBS, l’a interrogé sur son livre préféré, le candidat a de nouveau cité Robert Jordan. "Même déçu par la cause qu’il est venu servir, il est prêt à se sacrifier pour ses camarades", a-t-il justifié.
Dans sa bagarre contre Barack Obama, John McCain n’a jamais trouvé l’angle d’attaque. "La dernière accusation en date, c’est de traiter Obama de socialiste déguisé, dit Matt Welch, son biographe. Mais dans le dernier débat, c’est lui qui a proposé que le gouvernement fédéral rachète toutes les créances impayées ! C’est une redistribution beaucoup plus conséquente."
Le candidat républicain n’a jamais trouvé non plus son personnage. Le New York Times Magazine en a dénombré une demi-douzaine. De sénateur conciliant, susceptible de travailler avec les démocrates, à "Maverick" (franc-tireur) secouant le statu quo à Washington, en passant par le héros de guerre, le script de campagne a beaucoup varié. Au fil des semaines, McCain lui-même a paru de plus en plus irrité, agité, au point que la campagne de Barack Obama a collecté les mines et expressions "erratiques" du républicain pour en faire des publicités négatives.
John McCain l’a souvent dit lui-même : la position de favori ne lui convient pas. Il se voit comme un "rebelle", aujourd’hui pas moins qu’il y a cinquante ans, quand il était à l’Académie navale d’Annapolis et qu’il pratiquait la boxe. "Il n’était pas très bon, et il était connu pour encaisser de nombreux coups, jusqu’au moment où il revenait et lançait un terrible uppercut", dit Matt Welch.
Il en est sorti avec le rang de 894e sur 899 élèves, un score peu flatteur, dont il a fait un élément de sa candidature. Narration : il était une "tête brûlée" jusqu’à ce qu’il ait trouvé une "cause plus grande que lui-même" : la patrie.
Dès qu’il a remporté l’investiture républicaine, le slogan est apparu derrière lui : "Le pays d’abord." John McCain l’entend comme un appel patriotique - l’intérêt national avant l’intérêt personnel -, mais il y entre aussi un sous-entendu nationaliste qui a étonné ceux qui avaient suivi sa première campagne en 2000 contre George Bush. A l’époque, la transparence était totale. John McCain parlait vrai, la campagne diffusait la musique de Star Wars dans les rassemblements.
Mais en 2005, après la réélection de George Bush, le sénateur a commencé à courtiser la droite et les conservateurs chrétiens dans la perspective d’une nouvelle candidature. "Cette fois, il voulait être élu." Une fois ce revirement effectué - le plus difficile -, les autres ont suivi. Aux milieux d’affaires, il a concédé le renouvellement des réductions d’impôt décidées par l’administration Bush. Aux nationalistes, le renforcement de la frontière aux dépens de la régularisation des clandestins, ce qui lui vaut maintenant l’inimitié des Latinos, dans les Etats cruciaux de l’Ouest. Dans son avion, un rideau a été installé pour l’isoler de la presse. "Il a reculé sur tellement de sujets. Il est méconnaissable", dit le biographe.
Distancé dans les sondages, frappé par la malédiction d’être républicain après George Bush, le spécialiste des come-back, peut-il encore revenir ? A lire la presse, même ses amis politiques n’ont plus l’air de le croire. A une semaine du scrutin, les magazines ont déjà commencé à décortiquer la campagne républicaine, ses erreurs et ses divisions. Et à faire apparaître la solitude d’un candidat qui ne craint pas de prendre des décisions risquées et "ne croit pas à l’organisation".
Là ou Barack Obama est entouré de 300 conseillers, John McCain a une petite équipe, dont il appelle les membres, dix minutes avant de passer à la télévision, pour connaître leur avis. "Notre campagne a été menée de tactique en tactique, a confié l’un des proches du candidat au New York Times Magazine. Pour le pire ou le meilleur." Le meilleur, du point de vue de John McCain, a été sa décision d’interrompre sa campagne au premier jour de la convention républicaine, début septembre, pour cause d’ouragan. Elle lui a permis d’échapper aux photos avec George Bush et Dick Cheney. Le pire a été de tenter de recommencer le coup avec la crise financière, en suspendant une nouvelle fois la campagne. Le geste devait mettre en avant ses qualités de leader. Il a surtout montré un McCain impuissant. "C’est un pilote de chasse, a confié l’ancien sénateur Gary Hart au Washington Post. Il réagit aux circonstances."
Autre décision à hauts risques : le choix de Sarah Palin. Dans le New Yorker, Jane Mayer a raconté la manière dont l’ex-Miss Wassilla a été recrutée. Elle n’était pas le premier choix de John McCain, qui aurait préféré Tom Ridge, le gouverneur de Pennsylvanie, ou l’ex-démocrate Joe Libermann, mais là aussi le sénateur a dû composer avec la droite religieuse, qui n’aurait pas toléré un candidat n’étant pas farouchement hostile à l’avortement. Le choix de Sarah Palin n’est pas une idée de Karl Rove, mais des néoconservateurs. Et plus particulièrement de la coterie du Weekly Standard, le magazine de Bill Kristol.
En juin 2007, la croisière annuelle du magazine est passée par l’Alaska. Sarah Palin, qui avait recruté une agence pour faire sa publicité à Washington, a entendu parler de la visite. Un déjeuner a été organisé à la résidence des gouverneurs pour William Kristol et ses camarades, suivi d’une visite touristique à la mine d’or de Berners Bay. Une centaine de mineurs étaient au travail. Les néoconservateurs ont été impressionnés par le fait que Sarah Palin n’était pas le moins du monde "intimidée par la foule - ou les hommes"... Un mois plus tard, l’éditorialiste Fred Barnes publiait sa première chronique à la gloire de la gouverneure "la plus populaire" du pays. Et cette année, deux mois avant que John McCain ne prenne sa décision - à l’issue d’une seule discussion en profondeur avec la candidate -, Bill Kristol prédisait sur Fox News que Sarah Palin allait figurer sur le ticket...
Le politologue Charlie Cook minimise les répercussions de l’effet Palin. "McCain aurait pu avoir Mitt Romney (l’ancien candidat des primaires) ou la fondatrice d’eBay, Meg Whitman, ou même Mère Teresa sur le ticket, cela n’aurait rien changé : l’environnement cette année est particulièrement toxique pour les républicains." Mais en quelques semaines, la nomination de Sarah Palin a commencé à se refermer sur John McCain comme un piège. Lui, qui se réclamait de Theodore Roosevelt, président progressiste favorable à une forte régulation étatique de l’économie, se retrouve à dénoncer le "socialisme" de Barack Obama. "On croirait qu’il mène encore campagne pour les primaires", dit Matt Welch.
Dans les meetings, le public est bardé de pancartes anti-avortement ou de signes "No-Bama" qui effraient les modérés. Le 10 octobre, dans le Minnesota, une spectatrice a posé une question sur le démocrate. "J’ai lu qu’il est arabe", a-t-elle commencé. John McCain l’a interrompue tout net. Et sous les huées, il a appelé au respect de l’adversaire. "On voyait sur sa figure qu’il avait honte. Il sait que c’est sa campagne qui a créé cette atmosphère, dit Matt Welch. C’est dur pour quelqu’un qui attache autant d’importance à l’honneur." En campagne, John McCain n’a pas réussi à transcender les factions du Parti républicain. Et il a perdu ce dont il avait fait la clé de la bataille contre le "star power" de Barack Obama : l’authenticité. Source : Le Monde 31.10.08