Politique, en Côte d’Ivoire : Fernand Ahibo, 19 ans de protocole et quelques années, proche collaborateur du président Houphouët-Boigny, témoigne de la glorieuse épopée de la Côte d’Ivoire et répond à l’ancien directeur du Protocole d’État. La Côte d’Ivoire n’est plus la même mais nous l’aimons quand même.
Ses années Nanan Houphouët
Son vibrant appel à ses sœurs et frères Ivoiriens
Georges Ouégnin à la Une des médias :
Yes We Can
"I Got a Crush...On Obama" By Obama Girl
VIVA OBAMA 2008
Barack Obama on Ellen
The Audacity of Hope
Spanish Reggaeton
Yes Yes, We Can !
Obama Girl vs Giuliani Girl
One Voice
Hillary Clinton
Le Président Olusegun Obasanjo confirme son départ de la Présidence en 2007
Le Président Gabonais Bongo Ondimba éteint ses 71 bougies (30 décembre 1935 - 30 décembre 2007. Joyeux anniversaire, Monsieur le Président.
C’est un texte écrit dans le plus grand secret par Christiane Taubira, imprimé discrètement en Espagne, acheminé sur des palettes opaques et présenté aux librairies comme un « livre sous X » pour réduire les risques de fuites. Intitulé Murmures à la jeunesse, cet essai d’un peu moins de 100 pages, mis en vente lundi 1er février et tiré à 40 000 exemplaires, expose les raisons pour lesquelles l’ex-garde des sceaux est opposée à l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution. La date de sortie ne doit rien au hasard, quatre jours avant le début de l’examen du projet de loi constitutionnelle à l’Assemblée nationale.
Le contact avec l’éditeur, Philippe Rey, remonte au 10 janvier. Huit jours plus tard, le bon à tirer est donné. Christiane Taubira a souhaité aller vite, afin que le livre paraisse à la veille du débat parlementaire sur la déchéance de nationalité. Le tout dans le plus grand secret. Seul François Hollande se voit adresser un jeu d’épreuves, vendredi 22 janvier, cinq jours avant que ne soit rendue publique la démission de Mme Taubira. A cette date, le livre est déjà imprimé. La quatrième de couverture témoigne d’ailleurs de l’emballement des événements des derniers jours : sur la quatrième de couverture, Mme Taubira est encore présentée comme « garde des sceaux et ministre de la justice ».
« Un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux » S’il ne se réduit pas à cela, le premier tiers du livre ayant pour thème le défi terroriste en général, ce sont évidemment les pages consacrées à la déchéance de nationalité qui seront lues avec le plus d’attention. Une vingtaine de pages au total, au fil desquelles Mme Taubira expose un à un ses arguments. « L’inefficacité » de la mesure, d’abord, en raison de ses « effets nuls en matière de dissuasion ». Mais, plus fondamentalement, l’enjeu symbolique. « Osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés », demande l’ex-garde des sceaux. Et l’auteur de poursuivre :
« A qui parle et que dit le symbole de la déchéance de nationalité pour les Français de naissance ? Puisqu’il ne parle pas aux terroristes [...], qui devient, par défaut, destinataire du message ? Celles et ceux qui partagent, par totale incidence avec les criminels visés, d’être binationaux, rien d’autre. [...] C’est à tous ceux-là que s’adresse, fût-ce par inadvertance, cette proclamation qu’être binational est un sursis. Et une menace : celle que les obsédés de la différence, les maniaques de l’exclusion, les obnubilés de l’expulsion feront peser, et le font déjà par leurs déclarations paranoïaques et conspirationnistes, sur ceux qu’ils ne perçoivent que comme la cinquième colonne. »
Réquisitoire implacable contre la déchéance de nationalité, vademecum précieux pour tous ceux qui, à l’orée du débat parlementaire, voudront brandir des arguments contre le projet de révision constitutionnelle, le texte de Christiane Taubira est un acte politique fort, et sans doute inédit, écrit par une ministre en exercice dont on imagine mal, à sa lecture, qu’elle ait pu imaginer un seul instant rester membre du gouvernement après l’avoir publié.
Pas une diatribe contre Hollande et Valls Il ne faut toutefois pas faire dire au texte ce qu’il ne dit pas, et ceux qui pourraient s’attendre à une diatribe véhémente contre François Hollande et Manuel Valls en seront pour leur frais. Car sur ce plan-là, Christiane Taubira reste prudente. Si affleurent, ici ou là, son malaise vis-à-vis de la philosophie sécuritaire du gouvernement et sa nostalgie d’une gauche au pouvoir oublieuse de ses ambitions sociales, l’auteure prend soin, en particulier dans la postface, de rendre hommage au président de la République, dont elle salue de façon appuyée l’attitude qui fut la sienne dans les minutes et les heures qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015.
En ceci, Christiane Taubira se démarque assez clairement de certains de ses prédécesseurs qui, tels Cécile Duflot ou Arnaud Montebourg, n’avaient pas hésité, après avoir quitté le gouvernement, à s’opposer de façon frontale au chef de l’Etat. Bien au contraire : en prenant soin de ménager M. Hollande, Mme Taubira semble apporter un démenti à tous ceux qui l’imaginent déjà se lancer dans une primaire à gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017.
Le Monde.fr (Par Thomas Wieder) 31 janvier 2016
Editorial du « Monde ». C’est l’histoire d’un président de la République qui, en recourant à l’arme de la déchéance de nationalité sous prétexte de lutte contre le terrorisme, croyait jouer un bon tour. Il pensait piéger la droite, en l’obligeant à voter une mesure qu’elle réclamait, et il a réussi à dynamiter son camp. François Hollande est dans la situation de l’arroseur arrosé. La faute qu’il a commise au regard des valeurs de la République est une bombe à déflagrations successives. Elle a déchiré sa majorité, mis en ébullition le Parti socialiste, indisposé jusqu’à ses propres fidèles. Et, dernière étape, elle provoque la démission de Christiane Taubira, qui incarnait, de manière de plus en plus subliminale, la gauche au sein de l’équipe de Manuel Valls.
Le départ de la garde des sceaux, ministre de la justice, était prévisible et inévitable. Avant même que le chef de l’Etat confirme, le 23 décembre 2015, après avoir tergiversé, sa décision d’inclure la déchéance de nationalité dans la révision constitutionnelle, Mme Taubira avait fait état du « désaccord politique majeur », celui-là même qu’elle a mis en avant, mercredi 27 janvier, en démissionnant. La logique politique et la « cohérence nécessaire » de l’action gouvernementale, rappelée par M. Hollande, auraient dû entraîner, dès la fin de l’année, le départ de la ministre. En restant, Mme Taubira aurait été l’actrice d’un sketch politique surréaliste et pitoyable, en tenant le rôle d’un témoin muet quand le premier ministre aurait défendu une révision constitutionnelle dont elle ne pensait que du mal. Cette crise politique rend encore plus délicate l’équation que devra résoudre M. Hollande s’il veut se représenter en 2017
La démission de Mme Taubira a été présentée comme une sorte de rupture conventionnelle où les deux parties se seraient séparées d’un commun accord. Les mots tweetés par l’icône de la gauche – « parfois résister c’est rester, parfois résister, c’est partir » – plaident plutôt pour une vraie rupture, qui affaiblit un peu plus à gauche M. Hollande. Après la sortie des écologistes en 2014, puis le renvoi d’Arnaud Montebourg, suivi par Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, il se retrouve flanqué d’un gouvernement – qui n’est plus paritaire et où aucune femme ne détient un poste régalien – certes désormais plus homogène et cohérent, mais de plus en plus « vallsiste ». A l’exception de Ségolène Royal et d’Emmanuel Macron, qui continueront à faire entendre leur musique singulière, plus aucune tête ne sortira des rangs. Avec la nomination d’un très proche, Jean-Jacques Urvoas, au ministère de la justice, et en attendant un hypothétique remaniement, M. Valls a les coudées franches… mais une majorité de plus en plus rétrécie.
Cette crise politique rend encore plus délicate l’équation que devra résoudre M. Hollande s’il veut se représenter en 2017. Si, grâce à un habile tour de passe-passe sur les mots, il fait voter sa révision constitutionnelle, il n’en tirera aucun profit électoral à droite, ni même au centre, et il aura brisé sa gauche. Le président a lié sa candidature à une inversion de la courbe du chômage. Les mauvais chiffres publiés mercredi – même si elle est deux fois moindre qu’en 2014, la hausse atteint 90 000 chômeurs en un an – montrent que la partie est loin d’être gagnée. La décomposition de la gauche, entretenue par les déçus du hollandisme, fait renaître l’envie d’une primaire où certains rêvent de convier Mme Taubira. Il faudra plus que de l’habileté à M. Hollande pour se sortir de la mauvaise passe dans laquelle il s’est mis. LE MONDE, 28 janvier 2016
Photo : Assemblée nationale