La Cour a entendu, mardi, au palais de justice d’Ottawa, les arguments des avocats pour déterminer la peine qui doit être imposée au prêtre Joseph LeClair dans une affaire de fraude. Les discussions devraient se poursuivre mercredi. L’homme a plaidé coupable, lundi, de vol et de fraude envers la paroisse Blessed Sacrament, située dans le quartier Glebe à Ottawa. De janvier 2006 à mars 2011, il a détourné 130 000 $. La Couronne a plaidé pour une peine dissuasive d’environ 18 mois de détention et deux ans de probation pour le prêtre, qui a reconnu avoir des problèmes de jeu compulsif. Pour la Couronne, cette cause est un cas flagrant d’abus de confiance. Le prêtre LeClair a trompé les paroissiens et le clergé. Le procureur a souligné que le montant de la fraude est également important et que sa durée constitue un facteur aggravant. De son côté, la défense demande une peine variant de 18 mois à deux ans moins un jour, à condition qu’elle soit purgée dans la communauté. Selon l’avocat de la défense, Matthew Webber, son client ne représente aucun danger pour la société s’il demeure en liberté.
La défense a noté que le prêtre a subi une forte humiliation, notamment en perdant la responsabilité de sa paroisse. Selon Me Webber, le prêtre LeClair est victime de son travail. Il s’est donné corps et âme dans son ministère, ce qui est devenu une source intense de stress et d’anxiété. Joseph LeClair a alors commencé à prendre des antidépresseurs. Il a ensuite développé une dépendance à l’alcool, puis au jeu compulsif. Le prêtre LeClair éprouve de profonds remords et suit un traitement pour les joueurs anonymes, a rappelé son avocat.
Depuis 2012, le Code criminel prévoit une peine de détention automatique pour quiconque commet une fraude de plus de 5000 $. Toutefois, selon la défense, cette clause ne s’applique pas au prêtre LeClair, puisque les crimes ont été commis avant l’amendement au Code criminel.
Dans la salle de cour, une dizaine de paroissiens sont venus appuyer l’accusé.
Rappel des faits En juillet 2012, la police d’Ottawaa déposé des accusations de fraude de plus de 5000 $, de vol de plus de 5000 $, d’abus de confiance et de recyclage de produits de la criminalité envers le prêtre. Les deux derniers chefs ont été abandonnés. Selon la police d’Ottawa, de 2006 à 2011, Joseph LeClair aurait détourné des chèques émis par la paroisse Blessed Sacrament, totalisant 240 000 $. De plus, près de 160 000 $ en revenus de la paroisse, dont des revenus de la quête, n’ont pas été retrouvés. Des meubles et des articles ménagers d’une valeur de 20 000 $, appartenant à la paroisse, auraient aussi été dérobés.
À la suite des révélations du prêtre LeClair sur sa dépendance au jeu, l’Archidiocèse d’Ottawa avait engagé, en avril 2011, la firme Deloitte & Touche pour enquêter sur les finances de la paroisse Blessed Sacrament. L’Archidiocèse avait ensuite déposé une plainte à la police en août 2011. Il avait également adopté de nouvelles règles dès janvier 2012, afin d’améliorer la gestion de ses avoirs dans les églises de la région. Originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, le père LeClair a officié pendant 13 ans à la paroisse Blessed Sacrament, à Ottawa. Pascale-Marie Dufour - ici.radio-canada.ca, 21 janvier 2014
Le prêtre d’Ottawa Joseph LeClair a plaidé coupable, lundi, de vol et de fraude envers la paroisse Blessed Sacrament, située dans le quartier Glebe. De janvier 2006 à mars 2011, il a détourné 130 000 $. Durant cette période, il a déposé 1,16 million de dollars dans son compte bancaire personnel. De cette somme, les enquêteurs ont cependant conclu que 769 000 $ étaient des sommes obtenues de façon légitime, soit des revenus personnels, notamment pour les cours de préparation au mariage, des cadeaux et des gains au casino. Joseph LeClair avait admis publiquement avoir eu des problèmes de jeu compulsif, avant de quitter sa paroisse en 2011.
Les enquêteurs ont confirmé que la vérification comptable à son église était très relâchée, voire inexistante. Ils ont aussi précisé que le prêtre s’était lui-même octroyé des chèques au nom de l’église. La Couronne et la défense doivent maintenant discuter de sa sentence. Les pourparlers, suspendus en après-midi, reprendront mardi matin. Les audiences préliminaires de Joseph LeClair ont commencé lundi matin. Rappel des faits En juillet 2012, la police d’Ottawa avait déposé envers le prêtre des accusations de fraude de plus de 5000 $, de vol de plus de 5000 $, d’abus de confiance et de recyclage de produits de la criminalité. Les deux derniers chefs ont été abandonnés. Selon la police d’Ottawa, de 2006 à 2011, Joseph LeClair aurait détourné des chèques émis par la paroisse Blessed Sacrament, totalisant 240 000 $. De plus, près de 160 000 $ en revenus de la paroisse, dont des revenus de la quête, n’ont pas été retrouvés. Des meubles et des articles ménagers d’une valeur de 20 000 $, appartenant à la paroisse, auraient aussi été dérobés. À la suite des révélations du prêtre LeClair sur sa dépendance au jeu, l’Archidiocèse d’Ottawa avait engagé, en avril 2011, la firme Deloitte & Touche pour enquêter sur les finances de la paroisse Blessed Sacrament.
L’Archidiocèse avait ensuite déposé une plainte à la police en août 2011. Il avait également adopté de nouvelles règles dès janvier 2012, afin d’améliorer la gestion de ses avoirs dans les églises de la région. Originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, le père LeClair a officié pendant 13 ans à la paroisse Blessed Sacrament, à Ottawa. Il était apprécié des paroissiens. À son arrivée, l’église comptait environ 500 fidèles, alors qu’à son départ, ils étaient 10 000.
Réaction de l’Archidiocèse d’Ottawa Réagissant à la déclaration de culpabilité du prêtre, l’archevêque d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, a déclaré par voie de communiqué qu’il souhaitait dorénavant regarder vers l’avant. Il explique également la décision d’avoir remis le dossier entre les mains de la police, plutôt que « de traiter cette question en dehors du système de justice », comme le demandaient certaines personnes. Mgr Prendergast souligne l’importance « que [l’]Église catholique traite de ces questions avec transparence » et que cette affaire « soit résolue avec justice ». Enfin, l’archevêque d’Ottawa ajoute que « nous continuerons d’accompagner l’abbé LeClair dans son cheminement et de faire tout ce qui nous est possible pour qu’il puisse accomplir son désir de retourner à l’exercice de son ministère sacerdotal ». ici.radio-canada.ca, 20 janvier 2014