Le Ministère des Finances ouvre un site d’information sur les prix des carburants à la pompe pour rouler éco.
La recherche des prix est disponible par commune et par département.
Li Zhaoxing, chef de la diplomatie chinoise et son homologue béninois Mme Boni Aladji ont signé au Bénin, trois accords de prêt, d’aide financière et de remise partielle de la dette béninoise.
L’augmentation faramineuse du coût des denrées de première nécessité a fait que les consommateurs du monde entier tendent à revenir à une production locale plus accessible et moins chère. Dans cette optique, la flambée des prix, bien que catastrophique pour les familles paysannes vivant déjà avec moins de 1$ par jour, pourrait cependant s’avérer positive pour la revitalisation de l’agriculture ouest-africaine.
Reste maintenant à cette région du monde à saisir l’occasion de mieux organiser sa politique agricole. « Notre but est de créer des mécanismes qui favoriseront le développement de l’agriculture locale, jusqu’à l’atteinte de la souveraineté alimentaire », explique Louise Camiré, chargée de projet régional, direction Afrique au CECI.
Riz local contre riz exporté
Fabrice Larue, formé aux HEC de Montréal, a été recruté comme volontaire Uniterra en tant que conseiller en commercialisation auprès d’une fédération de 8000 producteurs de riz au Sénégal. « La problématique de mon mandat a beaucoup évolué avec la crise alimentaire. » En novembre 2007, date du début de sa mission, il devait conseiller la fédération dans l’amélioration de la commercialisation de leur production. « Le riz sénégalais est en concurrence avec du riz importé de Thaïlande, d’Inde ou de Chine. Mais il est moins compétitif quant à son prix et sa qualité. Cependant, le riz sénégalais est beaucoup plus nutritif.
Il fallait donc trouver des moyens de valoriser ce dernier aspect. » Les grandes institutions internationales ont imposé aux pays africains l’ouverture de leurs marchés et la suppression des taxes à l’importation, cela a provoqué l’arrivée massive de produits alimentaires à très bas prix parce que largement subventionnées, les poulets du Brésil, le riz et le lait en poudre chinois notamment. Les producteurs agricoles ouest-africains n’ont jamais pu répondre à cette concurrence. Aujourd’hui, avec la crise : « La situation a changé », explique Fabrice Larue, les prix ne permettent plus 80% d’importation de riz et il devient plus que jamais essentiel de pouvoir assurer une agriculture locale de subsistance. »
Avec ce phénomène, la valeur du sac de 50 kg de riz sénégalais, dédié à l’exportation, a été multipliée par deux. « Pour les 2 ou 3 ans qui viennent, les producteurs sénégalais devraient exporter leur riz à bon prix. Il faut profiter de ces nouveaux revenus pour renforcer les organisations agricoles du pays. », envisage Fabrice.
Souveraineté alimentaire : l’exemple du Mali
Le Mali, quand à lui, est en avance sur son voisin. L’Assemblée nationale a voté en 2006 une loi agricole garantissant le droit à la souveraineté alimentaire de plus, le pays aspire à devenir un producteur important dans la filière rizicole dans la sous-région. Pour Susanne Commend, volontaire Uniterra au Mali, « La solution à la crise actuelle se trouve dans la promotion de la souveraineté alimentaire et la valorisation des exploitations familiales. »
L’idée est aussi défendue par la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali, organisation partenaire du programme Uniterra. Son président, Ibrahim Coulibaly, affirme :
Nous devons cesser de produire ce que nous ne consommons pas et de consommer ce que nous ne produisons pas, pour mettre fin à la dépendance de nos pays. Aujourd’hui, nous avons une loi, mais maintenant, nos gouvernements doivent mettre en place des mécanismes de protection de la production nationale et assurer des prix rémunérateurs aux paysans. Le potentiel de production existe, il est énorme, mais il ne pourra jamais être valorisé si les paysans ne parviennent pas à vivre de leur travail.
L’exemple malien représente une grande avancée qui inspire le voisin nigérien chez qui beaucoup reste à faire. « Il est difficile aujourd’hui de parler de souveraineté alimentaire au Niger où il est plutôt question de survie quotidienne », explique Louise Camiré, chargée du projet de sécurité alimentaire au Niger.
Elle précise que « l’encadrement national se concentre dans les plus grandes villes. La famine de 2005 a montré aux villageois qu’ils ne pouvaient pas seulement attendre l’aide de l’État ; il leur fallait comprendre, puis ériger des solutions pour prévenir les crises. »
Les efforts du CECI à Tahoua, l’une des huit régions du Niger, sont dirigés vers la formation des chefs de villages, regroupés en comités de sécurité alimentaire (7 à 8 personnes), pour les former aux mesures destinées à prévenir une crise alimentaire. « Le maraîchage, la construction de puits, la gestion d’une Banque alimentaire ou encore les techniques d’élevage sont mises de l’avant pour permettre l’autonomie économique des foyers et assurer la sécurité alimentaire des villageois », souligne Louise Camiré. Cependant, le Niger souffre de conditions climatiques difficiles et de terres agricoles peu fertiles. Régulièrement, de mai à octobre, les ressources alimentaires sont épuisées. « Les comités mixtes mis sur pied par le CECI servent à gérer ces situations. Il y a aussi un effort de coordination entre le CECI et les autres organisations internationales qui oeuvrent dans les sept autres régions du Niger », précise madame Camiré.
Favoriser les cultures locales
« Le nombre de personnes souffrant de la faim dépassera le milliard d’individus en 2009 », déclare le rapporteur pour le droit à l’alimentation au sein de l’Organisation des Nations unies, Olivier de Schutter. C’est ce que chercheront à éviter les équipes du CECI et de ses partenaires l’UPA-DI et la SOCODEVI, partenaires dans l’Alliance agricole internationale - un consortium dédié au développement de l’agriculture dans les pays du Sud -. Nous avons vu l’effet des ratées du Commerce mondial et du désengagement international en agriculture. Notre objectif est de se mobiliser pour agir efficacement et de façon durable en faveur de l’agriculture locale pour et par les Africains et dans la zone Caraïbe, conclut Michel Chaurette, président de l’Alliance et directeur général du CECI.
Source : Par Frédéric Khalkhal, Contacts Monde