Après les footballeurs Ronaldo (Brésil) et Zinedine Zidane (France), l’attaquant international ivoirien de Chelsea, Didier Drogba, agée de 28 ans, est nommé ambassadeur itinérant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD - ONU).
Une rencontre que 120 jeunes Africains n’oublieront pas de sitôt ! Choisis comme figures de proue de la société civile du continent ou pour leurs talents d’entrepreneurs, ils ont pu, pendant une heure mardi 3 août 2010, s’entretenir avec Barack Obama. Le président américain les avait invités à la Maison Blanche à l’occasion du cinquantenaire des indépendances africaines.
Pas de discours pompeux du président américain, mais un libre échange de questions et de réponses avec la centaine de jeunes leaders africains invités pour trois jours à Washington. Ouvrant la conversation, Barack Obama veut que ce soit une femme qui pose la première question : l’honneur échoit à la Malienne Fatoumatou Sango qui exprime au nom du groupe sa gratitude pour l’organisation de ce forum. Comme l’avait fait avant lui Hillary Clinton, le président a souligné le désir des Etats-Unis d’établir un partenariat avec l’Afrique et tout spécialement avec la jeune génération sur qui repose l’espoir de tout un continent si prometteur.
Il a insisté sur la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la démocratie et la liberté de la presse, indispensables au développement économique. Il a décoché au passage une flèche à Robert Mugabe, qui a-t-il-dit « n’est pas bon pour son peuple ». Certains journalistes africains ayant assisté à la rencontre auraient aimé que le président soit un peu plus concret dans ses réponses, mais les visiteurs qui vont se rendre aujourd’hui au Congrès ne sont pas près d’oublier cette discussion détendue et chaleureuse avec ce président qui a dans les veines un peu du sang de leur continent. Leur souhait : que l’initiative américaine ne soit pas une aventure sans lendemain.
Dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l’indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu’ils étaient pour la démocratie. Et ce qui s’est produit, c’est que lorsque vous avez été au pouvoir pendant un certain temps, vous vous dites ‘j’ai été un si bon dirigeant que pour le bien du peuple, je dois rester en place’…Et… des jeunes gens comme vous, pleins d’avenir et de promesses, sont devenus exactement ce qu’ils avaient combattu…
Parmi les invités, Aissatou Padane, jeune Sénégalaise. Elle explique comment le président Obama, à qui l’on demandait s’il défendait une politique de « win-win » (gagnant-gagnant) ou une politique de défense des intérêts Etats Unis, a répondu qu’il travaillait pour le peuple américain. Selon elle, il leur a ainsi fait comprendre que les Africains devaient travailler pour eux-mêmes avant d’attendre une aide extérieure.
Une Ghanéenne a posé une question pas très facile... : est-ce que les Etats-Unis adopteraient une campagne de "win-win" ou est-ce que l’intérêt des Etats-Unis primerait ? Le président lui a répondu qu’il travaillait pour le peuple américain... c’est quelque chose de normal et il a osé le dire... il nous a fait comprendre que c’est en travaillant dur qu’on arrive à percer... on est appelés à tisser un réseau déjà ici... pour trouver des solutions pour notre continent..
Autre invitée, Marie Tamoifo Nkom, qui est déjà une habituée des rencontres avec les chefs d’Etat puisqu’en 2005 elle avait été la porte-parole de la jeunesse africaine lors du sommet France-Afrique à Bamako. Cette jeune femme venue du Cameroun préside l’association Jeunesse verte du Cameroun. Elle coordonne également le Réseau des jeunes pour les forêts d’Afrique centrale. Ses impressions à l’issue de la rencontre avec Barack Obama...
.... il représente l’Amérique, la démocratie et puis une jeunesse qui s’escrime... il a parlé librement... ce qui m’a impressionnée, c’est sa capacité à être proche des jeunes qui sont là, à comprendre les problèmes de l’Afrique - je pense qu’il avait un discours assez franc et clair... RFI, mercredi 04 août 2010