Un crime d’une ignominie révoltante, a été commis dans la nuit du mardi 22 janvier dernier à Abobo Pk 18. Le nommé Yapo Atsin Jean, sérigraphe de son état né il y a 43 ans, a été atrocement tué. Et le commando de la mort nous dit-on, était conduit par sa propre femme N’Sa N’Ta Micheline. Revenons donc sur les circonstances de ce drame, qui fera sans doute date. Il nous est donc revenu que bien avant, Micheline qui portait une grossesse presqu’à terme, a quitté le domicile conjugal pour rejoindre sa sœur jumelle Mireille, toujours à Abobo.
Leur mère Ahou Marguerite y est. Avec l’aide de ces deux-là, elle peut accoucher en toute tranquillité. C’est effectivement ce qui se passe. Mais alors qu’en principe, l’agrandissement du cercle de famille avec la naissance de l’enfant, devait être salué à sa juste valeur, les choses se gâtent plutôt. Il nous est donc revenu que dans la nuit du mardi 22 janvier, soit quatre jours seulement après la naissance du bébé, Micheline, sa sœur Mireille et leur mère Marguerite, déboulent dans son domicile conjugal. Mais en chemin, elles marquent un arrêt chez la cousine de Yapo Atsin Jean. A cette dernière, la mère des deux dames explique qu’un beau-fils comme le sérigraphe, elle n’en veut plus. Et que de ce pas, elle se rend au domicile de ce dernier, récupérer toutes les affaires de sa fille. Que se passe-t-il ? Yapo Atsin ne s’est-il pas montré à la hauteur du devoir qui est le sien ? En tout cas, les informations en notre possession, ne nous le disent pas.
Parce qu’aussi, la mère et ses deux filles se sont gardées d’évoquer les raisons qui sous-tendent leur démarche. Toujours est-il que, selon les renseignements, la cousine du sérigraphe leur a demandé de surseoir à leur démarche en vue de la recherche d’une solution à l’amiable dès le lendemain. Mais à cette proposition, c’est un niet catégorique qui lui est balancé comme réponse. Les instants qui suivent, voilà les trois dames le « mufle » retroussé de colère, qui se pointent au portail du domicile du sérigraphe. Elles exigent qu’il leur ouvre tout de suite la porte. Il est environ 22h.
A en croire les informations, Atsin se refuse dans un premier temps d’obéir. Mais le boucan qu’elles font à battre le portail est si fort et gênant pour les voisins, qu’il s’est résolu à aller ouvrir. Ce, dans le but de les raisonner. Savait-il leurs préoccupations ? Possible. Mais une chose est certaine, c’est le malheur pour lui. A peine Atsin entrebâille-t-il le portail, à en croire les informations, qu’il reçoit à la tempe gauche, un violent coup de houe. Un violent coup, dit-on, qui porte la marque de sa belle-mère. Groggy, l’homme s’écroule. Là, comme des furies, les trois femmes se jettent sur lui et manquent littéralement de l’émasculer en lui tirant le sexe.
Cette douleur est si forte que le malheureux en perd connaissance. Usant d’un seau d’eau, ses bourreaux le réaniment. Rassemblant quelques-unes de ses forces, Atsin rampe selon des témoignages et regagne son salon. Puis, à l’aide de son cellulaire, il joint son cadet N’Cho Djobo Mathias qui habite non loin de là et lui demande de venir le tirer des griffes de sa femme, de sa belle-mère et de sa belle-sœur. Mathias prend la situation très au sérieux.
Le mobile...un mystère Il fonce chez son aîné où effectivement, il trouve les trois dames en question. Elles venaient de récupérer les affaires de Micheline. Il les vide de la maison d’où il les éloigne sur au moins 200 mètres. Puis il revient chez son frère. Là, il trouve le portail fermé. Mais il ne s’en offusque pas vraiment. Mathias en fait, qui n’a pu réellement s’imprégner du mauvais état de santé de son frère à la suite du traitement de choc auquel il a été soumis, pense que ce dernier est tout simplement en train de se reposer. Pas la peine de le déranger donc. Et sur ce fait, il rentre chez lui. Un peu plus tard, arrive Marc le fils de Yapo Atsin Jean. Il est âgé de 17 ans et exerce le métier de mécanicien. Il frappe au portail, mais personne ne répond. Les voisins dont la quiétude est encore dérangée par les coups portés au portail, expliquent au jeune homme que son père vient de se bagarrer avec sa femme, sa belle-sœur et sa belle-mère.
Et qu’en tout cas, il est mal en point. Sur ce, le jeune homme grimpe la clôture et descend dans la cour. Mais une fois au salon, il découvre son père étendu dans le divan. Il saigne des narines et de la bouche. Sa tempe gauche porte une énorme enflure. Preuve d’un violent coup qu’il y a reçu. Le pauvre jeune homme aura beau secouer son père, mais ce dernier ne fait aucun mouvement. Panique totale pour Marc qui alerte ses deux oncles paternels : Mathias qui était là à l’instant et N’Cho Victor. Ces derniers arrivent sur les lieux et font l’amer constat. Si Victor a compris que son aîné Jean est mort, ce n’est pas le cas pour Mathias qui croit le contraire. A bord d’un taxi-compteur, il fait embarquer Jean. Direction, l’hôpital Houphouët Boigny. Mais hélas, le praticien trouvé sur place, confirmera le décès de l’ex-pugiliste. Mathias et Victor saisissent, selon nos sources, le commissariat de police du 32ème arrondissement.
Après le constat d’usage, les agents des forces de l’ordre ont aux premières heures matinales du mercredi 23 janvier, appréhendé les trois dames mises en cause dans le meurtre. Toutes après une garde à vue de quelques jours, ont été déférées devant le parquet au Plateau. C’était le mardi 29 janvier dernier. Mais à en croire toujours les renseignements mis à notre disposition, le mobile de leur acte criminel, Ahou Marguerite et ses filles en faisaient encore un mystère au moment où nous étions mis au parfum de cette triste affaire. Rappelons pour mémoire, que Yapo Atsin Jean qui vient définitivement de baisser la garde, s’est illustré dans la boxe dans les années 80. Il est, selon nos sources, de la génération des Waby Spider et du défunt David Tuo. Il a boxé dans l’écurie Abinader avant d’intégrer les couleurs de l’armée. Il a été champion de Côte d’Ivoire ( Welter) lors du championnat militaire qui s’est déroulé à Daloa du 27 janvier au 2 février 1987. Source : Soir Info, 4 février 2008