Ces jours-ci, c’est certain que l’affaire va faire grand bruit. Une affaire de viol d’une femme policier par un gynécologue. Suivons donc cette histoire qui ne peut que révolter et qui remet même en cause la morale d’une partie du corps médical. Les termes sont un peu durs, mais il le faut pour prendre la juste mesure de choses. Les faits tels qu’ils nous ont été rapportés dans leur « nudité ». Une affaire à la fois choquante et dégoûtante.
C’est la victime elle-même, blessée dans sa chair et sa dignité de femme, qui nous la rapporte. A en croire donc dame G.L, sergent de police, en service dans une institution, le mardi dernier 19 février, elle rencontre son gynécologue le Dr K. Ce dernier à qui elle explique le mal dont elle souffre, répond qu’il n’en a pas la compétence. Néanmoins, il lui conseille son collègue Dr Sorou Assomption qui officie à Yopougon-Ananeraie, dans une clinique dénommée « Sainte Jeanne Léora ». Aux alentours de midi, elle y débarque. Le toubib la reçoit dans son bureau et elle lui explique son mal. L’homme lui demande de se dévêtir à moitié. C’est tout à fait normal. Aussi se débarrasse-t-elle de ses dessous avant de s’étendre sur le petit lit d’auscultation.
Toujours selon les explications de la femme-policier, le praticien fait recours à un genre d’éprouvette qu’il recouvre d’un préservatif avant de l’enfoncer dans ses parties intimes. Il y balade le tube tout en lui demandant de suivre tous les mouvements à travers l’écran d’un échographe. Puis le gynécologue, grâce à ce procédé, lui signifie qu’elle souffre d’un fibrome, mais qui ne saurait avoir des conséquences sur sa procréation. Mais après ce diagnostic, le gynécologue ne met pour autant pas un terme à la consultation. Cette fois, il fait recours à un tube un peu plus effilé avec au bout, une petite lumière. Ce tube-là, il l’enfonce de nouveau dans les parties intimes de la dame. Et lorsqu’il le fait tournoyer, il lui demande la sensation qu’elle éprouve.
Le sergent-chef G.L répond qu’elle n’a aucune sensation particulière. Pour expliquer cette séance, le Dr Sorou Assomption indique qu’il est à la recherche du col de l’utérus qu’il lui faut absolument retrouver. Puis un peu plus tard, le médecin fait remplacer le tube effilé par sa main recouverte d’un gang près de la peau. Puis ce sont encore des mouvements à travers le sexe.
A un moment donné, selon la femme-policier, le toubib se met à palper son clitoris. A quoi cela obéit-il ? C’est la question que G.L pose au gynécologue. Ce dernier, à l’en croire, répond que c’est purement et simplement une pratique médicale visant à exciter la patiente de sorte à ce que le col de l’utérus se présente facilement. Cela va lui permettre à lui, d’examiner cet organe, avant de poser un autre diagnostic. Et pendant cette manœuvre pour le moins singulière, conclut la bonne dame, il lui demande si elle ne ressent toujours rien. Devant la réponse négative, la femme-policier soutient que le médecin lui recommande de se coucher, cette fois, sur le côté.
En clair, de lui tourner le dos, d’avoir le postérieur à sa taille et de descendre une jambe pendant que l’autre jambe est posée sur le petit lit. Une posture bizarre qui, selon la femme-policier, l’amène à s’interroger sur cette forme assez particulière d’ausculter. Et pendant ce temps, le médecin de ses doigts, continue de titiller son clitoris, pendant qu’elle a le dos tourné. D’ailleurs, il lui recommande de rester tranquille, prétextant que le col de l’utérus qu’il prétend rechercher, est pratiquement à portée de main. C’est à ce niveau que tout va se gâter. Ainsi, la pauvre femme qui s’explique, en pleurs, d’en arriver au plus abominable : « Sur le côté et le dos tourné, j’avais le postérieur pratiquement à la taille du médecin qui de plus, me demande de me cambrer. Puis à un moment donné, j’ai senti une poussée contre mon postérieur et quelque chose de gros et de dur pénétrer en moi. En tout cas, cette masse-là, n’a rien à voir avec les doigts de tout à l’heure. Il y a quelque chose d’anormal... ».
Puis le sergent G.L dit s’être brusquement retournée. La vérité, c’est que le toubib était en train de la posséder, dit-elle. « Lorsque d’un brusque mouvement de rotation je me suis retournée, j’ai senti son sexe se dégager de moi. Et ce sexe-là, était là à l’air libre. Tendu. Sans préservatif ». Puis surmontant quelques sanglots, le sergent de police explique que, tenant le gynécologue sur lequel elle s’est jetée, à la ceinture, elle joint son mari à partir de son cellulaire. Ce dernier, officier de police, débarque à la clinique. Il y découvre sa femme nue, tenant toujours le toubib par la ceinture. La braguette totalement descendue.
Il fait immédiatement appel au commissariat de police du 17ème arrondissement de Niangon. Des agents de cet arrondissement se déportent sur les lieux et convient toutes les parties à leur base. La femme-policier s’explique. De sources policières proches du dossier, le médecin nie les faits. Invité à s’expliquer sur l’état de sa braguette descendue, le médecin note que cela n’avait rien à voir avec l’acte dont il est accusé. Selon lui, cette braguette était déjà défaillante et il se proposait même de confier son pantalon à l’un des employés qui devrait à son tour le mettre à la disposition d’un couturier pour réparation.
Sur la base des accusations qu’il réfute, au commissariat de police du 17ème arrondissement, on estime qu’il n’y a pas de charges à retenir contre lui. Ce qui, selon nos sources, a indigné le procureur de la République, près le tribunal de Yopougon. Il ordonne que le dossier soit traité avec célérité. Pas avec une telle légèreté. Sur donc ses injonctions, le médecin Sorou Assomption est, le vendredi dernier 22 février, interpellé et gardé à vue au commissariat de police du 17ème arrondissement.
Ce lundi 25 février, il devait être déféré devant le parquet de Yopougon. Mais nous apprend-on, des mains obscures, au mépris de la dignité de la femme, manœuvrent pour que le toubib recouvre la liberté. Nous osons croire que la Justice saura garder toute sa dignité en évitant de tremper dans une telle combine. Si les faits sont établis, il va falloir que le médecin soit puni à la dimension de son acte pour éviter que celui-ci fasse école. Et s’il n’y a rien à lui reprocher, le droit devrait être également dit. Source : Soir Info, lundi 25 février 2008